"Quand je vis, la vie me manque. Je la vois passer à ma fenêtre , elle tourne vers moi sa tête mais je n'entends pas ce qu'elle dit, elle passe trop vite. J'écris pour l'entendre.
Quand je n'écris pas c'est que quelque chose en moi ne participe pas à la conversation des étoiles. Les arbres, eux, sont toujours dans un nonchalant état d'alerte. Les arbres ou les bêtes ou les rivières. Les fleurs se hissent du menton jusqu'au soleil. Il n'y a jamais de fautes d'orthographe dans l'écriture de la nature. Rien à corriger dans le ralenti de l'épervier au zénith, dans les anecdotes colportées à bas bruit par les fleurs de la prairie, ou dans la main du vent agitant son théâtre d'ombres. A l'instant où j'écris , j'essaie de rejoindre tout cela."
Christian Bobin - La grande vie -
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