Voir la série d'un coup sur une page de blog est intéressant et parfaitement cohérent avec le propos sur le mouvement. Mais cela vaut vraiment la peine de cliquer sur chaque image pour l'afficher en grand sur fond noir car alors l'effet pictural est saisissant. J'imagine le sentiment d'immersion que pourrait procurer un tirage très grand format de telles images (qui compte tenu de l'effet ne nécessite pas une définition très poussée). Est-ce que l'effet n'est produit que par le mouvement de l'appareil ou est-ce que tu as utilisé en plus un traitement informatique?
J'irais encore plus loin que Franck (que le salue au passage).
Je vois dans tes images, les mouvements que l'on peut réaliser en bougeant rapidement l'appareil photo avec les mains. En revanche, ce qui aurait pu être plus intéressant encore, c'est de voir dans "les filés" de l'image, le mouvement de ton corps dans cet espace forestier. Au lieu de voir un mouvement régulier, on pourrait apercevoir les mouvements saccadées dût à la marche, à la course, à l'évitement, etc.
La réalisation est compliquée puisque qu'il faut attendre que la pénombre soit plus importante afin d'avoir plus de temps durant la prise vue pour imprimer un mouvement du corps dans cet 'espace. Je ne sais pas si je me fais bien comprendre.
Bonjour David, Je vois ce que tu veux dire, c'est le même principe que celui du light painting en déplaçant la caméra: http://fr.wikipedia.org/wiki/Light_painting Pour réaliser ce que tu suggères, il faut un temps de pose important et donc effectivement de la pénombre pour ne pas que l'image soit "cramée", et pour que le résultat soit probant il faut un contraste important entre des éléments ponctuels et le fond, d'où l'utilisation d'une source lumineuse dans le light painting. Des trouées de lumière dans un feuillage dense peuvent faire l'affaire, mais pour avoir fait des tentatives infructueuses sur un truc du même genre, je redoute que ce soit très difficile à réaliser. En tous cas que la préparation nécessaire tue la spontanéité "impressionniste" que Flo semble rechercher.
J'ai effectivement plus l'impression d'être sur la route avec kerouac que sur le bord de la route photographier par kerouac. Où es tu Flo : sur la route ou sur le bord?
c'est "amusant" de mon côté de lire vos commentaires, très techniques, sur une idée ,qui à la base était plus illustrative d'un propos sur le voyage que d'une recherche d'effets photgraphiques ou pictural. Je voulais, entre texte et images, mettre l'accent sur le regard du visiteur qui passe ,dans un temps restreint, dans un espace immensément riche et fourmillant de beauté, et ce qu'il peut décemment retenir de cette expérience dans la vitesse! Une sorte de métaphore sur les voyages touristiques...
Mais, finalement, il s'avère que le sujet peut devenir le mouvement par lui même. Ce que je pense déjà travailler, sur le mode de la lenteur et du cercle ,ou de la spirale que trace dans son esprit celui qui traverse sans cesse le même paysage au lieu de la vitesse du trait que laisse à l'esprit le voyageur prisonnier du temps et de son planning touristique.
Pour traverser chaque jour la forêt, matin, soir, en toute saison, à pas lents, voir immobile par moment ,"courir dans la forêt" me semblait être la plus belle métaphore en image de cette différence. Celle-ci mettant toute fois en avant une qualité de beauté de l'endroit, de l'ordre de l'impression et il est permis de n'aimer oude ne rechercher que celle -ci dans ses expériences. Il n'y a pas de jugements, plutôt une tentative de mise en évidence.
Mes essais actuels et à venir sont d'ors et déjà tournés vers la captation de la lumière et de ses effets à des heures idéales et avec la réutilisation des miroirs...
"Une sorte de métaphore sur les voyages touristiques..."
Avec ça, tu as de quoi faire. Mais il serait peut-être plus intéressant de faire cela en bord de route "forestière" et en y incluant un morceau ou carrément un élément routier. Je vois que tu t'amuses toujours autant, même du passage obsédant de toutes ces voitures. Vivement l'automne et le retour à la normalité.
C'est effectivement très intéressant cette métaphore sur les voyages touristiques et la vision que tu en délivres ici: une espèce de continuum flou dans lequel tout se mêle pour ne laisser qu'une impression générale. Cette vision, que tu prêtes aux autres, semble pourtant aux antipodes de celle, la tienne, que tu nous présentes généralement ici, et que je partage bien que je me trouve souvent dans la position du touriste. Une vision qui s'attache avec précision au détail, à l'instant, à partir duquel nous reconstituons le tout. Aux antipodes mais pas incompatibles...
Cela me renvoie à ton premier commentaire sur "j'y étais": http://www.flickr.com/photos/zotur/5080884914/in/set-72157624810250862 Cela me fait penser à "L'intuition de l'instant" de Bachelard que j'ai lu il y a quelque temps sur ta recommandation
pas incompatibles non... il y a touours un premier contact, un première immersion, dans l'autre. Que cet autre soit paysage, personne, culture, objet... ce premier contact nous charge ou pas d'impression...une couleur liée à l'instant,une couleur faites des milles choses qui nous habitent et de celles que nous percevons par les antennes de cet instant... quelle différence y a-t-il alors entre rêve, réalité et impression...de ce premier impact ! peut-on dire que l'on connait, que l'on comprend, que l'on "aime"...? Mais la multiplication de ces experiences de surface et de vitesse peut-elle rejoindre l'expérience de celui qui creuse, qui focalise, qui concentre... Une première impression ,c'est donc aussi vraie qu'une couleur appartient à une palette sans en être l'unique! aussi vraie que ce qu'une vague est à la mer! Tu m'as dit souvent que certaine de tes expériences, qui nécessitaient plus de temps et de patience n'avaient pu aboutir faute de cette disponibilité.
Voilà ,en gros ,ce que cette métaphore tente d'exprimer . Et que le résultat soit beau est important car le mropos n'est pas de dénigrer mais de creuser aussi la réflexion. Et toutes les références (bachelard et "j'y étais") que tu cites sont exactement dans l'esprit de ce post.
"Tu m'as dit souvent que certaine de tes expériences, qui nécessitaient plus de temps et de patience n'avaient pu aboutir faute de cette disponibilité." Plutôt que de "disponibilité", je parle en général "d'engagement", car j'estime qu'il s'agit bien de faire des choix. En réalité, ce ne sont pas vraiment mes expériences qui nécessiteraient plus de temps et de patience, c'est surtout pour transformer ces expériences en oeuvres qu'il me faudrait plus d'engagement. Mais ce n'était pas vraiment à cela que me faisait penser ton article, l'interprétation que tu en donnes et même ton blog en général. L'approfondissement de la connaissance que tu as ne Nonza ne me semble pas être l'accumulation des détails, des instants, des impressions que tu y perçois et que tu nous livres ici régulièrement. J'ai le sentiment que c'est plutôt comme si tout Nonza (et le monde entier) se trouvait pour toi contenu dans chacun d'eux... une vision à la Bobin. Par delà les apparences et aussi étonnant que cela puisse paraître, j'ai l'impression de fonctionner comme ça aussi, bien que je bouge pas mal. Je suis en effet très sensible à des instants particuliers dont l'expérience me reste avec précision et à partir desquels je peux reconstituer l'impression que m'a laissé un voyage de plusieurs milliers de kilomètres entier. Ces instants sont en général des moments où je n'ai pas été que contemplatif mais où j'ai inter-agit avec l'environnement. Un équilibre de pierre dans le courant glacé d'une rivière ou au fond d'un fjord... Tout ça pour dire que tes images sont sans doute une métaphore d'un aspect du voyage, mais pas d'une caractéristique qui pourrait le définir par opposition à la sédentarité. Et en définitif, je me demande si, un peu de la même manière, les touristes ne ramènent pas chez eux plutôt des "clichés" très précis que des impressions générales...
ce qui est drôle ,et j'en suis ravie, c'est que tu prononces le mot "engagement" que j'ai failli utiliser,mais pour lequel j'ai hésité par peur d'être trop radicale dans ma comparaison. Quand je répondais,tout en développant mon idée de premier contact, d'immersion dans l'autre...j'ai repensé au titre de l'ouvrage de christiane Singer, "Eloge du mariage,de l'engagement et autre folie"... et bien, c'est pareil, je crois! Et effectivement ,tu peux être rempli de l'autre sans vivre en permanence à ses côtés!
Par tes images, on serait presque dans l'animation estivale. Tu connais certainement ces jolies parcours que l'on propose aux vacanciers pour découvrir la forêt, entre agrées, ponts de singe et tyroliennes. Ce mouvement forestier pourrait presque être mis en miroir avec cette présence touristique.
Continues à nous faire rêver dans le labyrinthe de ton maquis.
A en perdre haleine, on est à tes côtés, à courir dans la forêt.
RépondreSupprimerMais avec la chaleur qu'il y a en ce moment, arrives-tu encore à courir???
David
Voir la série d'un coup sur une page de blog est intéressant et parfaitement cohérent avec le propos sur le mouvement.
RépondreSupprimerMais cela vaut vraiment la peine de cliquer sur chaque image pour l'afficher en grand sur fond noir car alors l'effet pictural est saisissant.
J'imagine le sentiment d'immersion que pourrait procurer un tirage très grand format de telles images (qui compte tenu de l'effet ne nécessite pas une définition très poussée).
Est-ce que l'effet n'est produit que par le mouvement de l'appareil ou est-ce que tu as utilisé en plus un traitement informatique?
J'irais encore plus loin que Franck (que le salue au passage).
RépondreSupprimerJe vois dans tes images, les mouvements que l'on peut réaliser en bougeant rapidement l'appareil photo avec les mains. En revanche, ce qui aurait pu être plus intéressant encore, c'est de voir dans "les filés" de l'image, le mouvement de ton corps dans cet espace forestier. Au lieu de voir un mouvement régulier, on pourrait apercevoir les mouvements saccadées dût à la marche, à la course, à l'évitement, etc.
La réalisation est compliquée puisque qu'il faut attendre que la pénombre soit plus importante afin d'avoir plus de temps durant la prise vue pour imprimer un mouvement du corps dans cet 'espace. Je ne sais pas si je me fais bien comprendre.
David
Bonjour David,
RépondreSupprimerJe vois ce que tu veux dire, c'est le même principe que celui du light painting en déplaçant la caméra: http://fr.wikipedia.org/wiki/Light_painting
Pour réaliser ce que tu suggères, il faut un temps de pose important et donc effectivement de la pénombre pour ne pas que l'image soit "cramée", et pour que le résultat soit probant il faut un contraste important entre des éléments ponctuels et le fond, d'où l'utilisation d'une source lumineuse dans le light painting.
Des trouées de lumière dans un feuillage dense peuvent faire l'affaire, mais pour avoir fait des tentatives infructueuses sur un truc du même genre, je redoute que ce soit très difficile à réaliser. En tous cas que la préparation nécessaire tue la spontanéité "impressionniste" que Flo semble rechercher.
J'ai effectivement plus l'impression d'être sur la route avec kerouac que sur le bord de la route photographier par kerouac.
RépondreSupprimerOù es tu Flo : sur la route ou sur le bord?
aucoeur de la forêt, à pied Manu, on ne peut faire autrement ici, de toute façon! ;-)
Supprimerc'est "amusant" de mon côté de lire vos commentaires, très techniques, sur une idée ,qui à la base était plus illustrative d'un propos sur le voyage que d'une recherche d'effets photgraphiques ou pictural.
RépondreSupprimerJe voulais, entre texte et images, mettre l'accent sur le regard du visiteur qui passe ,dans un temps restreint, dans un espace immensément riche et fourmillant de beauté, et ce qu'il peut décemment retenir de cette expérience dans la vitesse!
Une sorte de métaphore sur les voyages touristiques...
Mais, finalement, il s'avère que le sujet peut devenir le mouvement par lui même.
Ce que je pense déjà travailler, sur le mode de la lenteur et du cercle ,ou de la spirale que trace dans son esprit celui qui traverse sans cesse le même paysage au lieu de la vitesse du trait que laisse à l'esprit le voyageur prisonnier du temps et de son planning touristique.
Pour traverser chaque jour la forêt, matin, soir, en toute saison, à pas lents, voir immobile par moment ,"courir dans la forêt" me semblait être la plus belle métaphore en image de cette différence.
Celle-ci mettant toute fois en avant une qualité de beauté de l'endroit, de l'ordre de l'impression et il est permis de n'aimer oude ne rechercher que celle -ci dans ses expériences.
Il n'y a pas de jugements, plutôt une tentative de mise en évidence.
Mes essais actuels et à venir sont d'ors et déjà tournés vers la captation de la lumière et de ses effets à des heures idéales et avec la réutilisation des miroirs...
"Une sorte de métaphore sur les voyages touristiques..."
RépondreSupprimerAvec ça, tu as de quoi faire. Mais il serait peut-être plus intéressant de faire cela en bord de route "forestière" et en y incluant un morceau ou carrément un élément routier. Je vois que tu t'amuses toujours autant, même du passage obsédant de toutes ces voitures. Vivement l'automne et le retour à la normalité.
David
ce serait peut-être un peu trop appuyé comme image. Je tiens à rester dans la métaphore. j'aurais pu faire ça avec n'importe quel autre paysage.
SupprimerC'est effectivement très intéressant cette métaphore sur les voyages touristiques et la vision que tu en délivres ici: une espèce de continuum flou dans lequel tout se mêle pour ne laisser qu'une impression générale.
RépondreSupprimerCette vision, que tu prêtes aux autres, semble pourtant aux antipodes de celle, la tienne, que tu nous présentes généralement ici, et que je partage bien que je me trouve souvent dans la position du touriste.
Une vision qui s'attache avec précision au détail, à l'instant, à partir duquel nous reconstituons le tout.
Aux antipodes mais pas incompatibles...
Cela me renvoie à ton premier commentaire sur "j'y étais":
http://www.flickr.com/photos/zotur/5080884914/in/set-72157624810250862
Cela me fait penser à "L'intuition de l'instant" de Bachelard que j'ai lu il y a quelque temps sur ta recommandation
pas incompatibles non...
Supprimeril y a touours un premier contact, un première immersion, dans l'autre. Que cet autre soit paysage, personne, culture, objet...
ce premier contact nous charge ou pas d'impression...une couleur liée à l'instant,une couleur faites des milles choses qui nous habitent et de celles que nous percevons par les antennes de cet instant...
quelle différence y a-t-il alors entre rêve, réalité et impression...de ce premier impact !
peut-on dire que l'on connait, que l'on comprend, que l'on "aime"...?
Mais la multiplication de ces experiences de surface et de vitesse peut-elle rejoindre l'expérience de celui qui creuse, qui focalise, qui concentre...
Une première impression ,c'est donc aussi vraie qu'une couleur appartient à une palette sans en être l'unique!
aussi vraie que ce qu'une vague est à la mer!
Tu m'as dit souvent que certaine de tes expériences, qui nécessitaient plus de temps et de patience n'avaient pu aboutir faute de cette disponibilité.
Voilà ,en gros ,ce que cette métaphore tente d'exprimer . Et que le résultat soit beau est important car le mropos n'est pas de dénigrer mais de creuser aussi la réflexion.
Et toutes les références (bachelard et "j'y étais") que tu cites sont exactement dans l'esprit de ce post.
"Tu m'as dit souvent que certaine de tes expériences, qui nécessitaient plus de temps et de patience n'avaient pu aboutir faute de cette disponibilité."
SupprimerPlutôt que de "disponibilité", je parle en général "d'engagement", car j'estime qu'il s'agit bien de faire des choix.
En réalité, ce ne sont pas vraiment mes expériences qui nécessiteraient plus de temps et de patience, c'est surtout pour transformer ces expériences en oeuvres qu'il me faudrait plus d'engagement.
Mais ce n'était pas vraiment à cela que me faisait penser ton article, l'interprétation que tu en donnes et même ton blog en général.
L'approfondissement de la connaissance que tu as ne Nonza ne me semble pas être l'accumulation des détails, des instants, des impressions que tu y perçois et que tu nous livres ici régulièrement. J'ai le sentiment que c'est plutôt comme si tout Nonza (et le monde entier) se trouvait pour toi contenu dans chacun d'eux... une vision à la Bobin.
Par delà les apparences et aussi étonnant que cela puisse paraître, j'ai l'impression de fonctionner comme ça aussi, bien que je bouge pas mal.
Je suis en effet très sensible à des instants particuliers dont l'expérience me reste avec précision et à partir desquels je peux reconstituer l'impression que m'a laissé un voyage de plusieurs milliers de kilomètres entier. Ces instants sont en général des moments où je n'ai pas été que contemplatif mais où j'ai inter-agit avec l'environnement. Un équilibre de pierre dans le courant glacé d'une rivière ou au fond d'un fjord...
Tout ça pour dire que tes images sont sans doute une métaphore d'un aspect du voyage, mais pas d'une caractéristique qui pourrait le définir par opposition à la sédentarité.
Et en définitif, je me demande si, un peu de la même manière, les touristes ne ramènent pas chez eux plutôt des "clichés" très précis que des impressions générales...
ce qui est drôle ,et j'en suis ravie, c'est que tu prononces le mot "engagement" que j'ai failli utiliser,mais pour lequel j'ai hésité par peur d'être trop radicale dans ma comparaison.
SupprimerQuand je répondais,tout en développant mon idée de premier contact, d'immersion dans l'autre...j'ai repensé au titre de l'ouvrage de christiane Singer, "Eloge du mariage,de l'engagement et autre folie"...
et bien, c'est pareil, je crois!
Et effectivement ,tu peux être rempli de l'autre sans vivre en permanence à ses côtés!
Par tes images, on serait presque dans l'animation estivale. Tu connais certainement ces jolies parcours que l'on propose aux vacanciers pour découvrir la forêt, entre agrées, ponts de singe et tyroliennes. Ce mouvement forestier pourrait presque être mis en miroir avec cette présence touristique.
RépondreSupprimerContinues à nous faire rêver dans le labyrinthe de ton maquis.
David
tant que je continue à rêver...rien ne m'empêchera de partager ces rêves...
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